Vendredi 30 janvier 2009

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(image prise d'ici)


Les nuits se lèvent et se retirent aussi vite que je respire
Et dans la somnolence je cherche quel sera mon avenir...

 

C'est l'effet boule de neige, une tempête qui t'ensevelit, une avalanche qui t'emporte...Ces yeux n'inspirent pas l'océan ni même le ciel, c'est de la glace qui me fait frémir, un joyau qui m'empêche de dormir, un monde que je désire conquérir. Ces iris font la pluie et le beau temps, une perpétuelle invitation à se rafraîchir et pour cette reine des glaces je brûle...en tendant l'oreille, on peut l'entendre murmurer son nom, inconsciemment, et ses yeux jamais ne brilleront autant qu'en la voyant.

Sans voix, les mots ne viennent plus, les rimes ne viennent pas. Bloqué intentionnellement, inconsciemment, un copyright qui m'empêche de plagier des vers que j'ai voué à une autre. Une fidélité des mots, à en devoir réinventer ma poésie...Et la nouvelle année commence à dévoiler son lot de surprises. Nouveaux gestes, nouvelles habitudes, nouvelles fréquentations, nouveaux rêves...mais les promesses n'ont pas changé et attendent d'être tenues. C'est l'année de tous les risques, le moment de s'améliorer et se dévouer, entre révisions et passions, cela ressemblera faussement à un suicide social...

 

Dimanche 18 janvier 2009

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Il y a de ces soirs où la Lune se fait sentir, où les eaux ne sont pas seules à monter...Combattant ardemment la pesanteur, les mots montent, font leur bout de chemin en moi avant d'éclore, tel des bourgeons qui s'impatientent à naitre. Dans le froid de la nuit, les notes rebondissent sur la neige et de leur collision se forment de nouvelles étoiles, de petites étincelles qui danse aux sons de la guitare. Il y a de ces soirs où on s'extirpe de la vie, de ses projets festifs pour se pencher vers l'infini et danser avec son ombre sous le regard bienveillant d'une Lune rieuse...

Du bout des doigts je touche la Vie, je la caresse jusqu'à perdre mes mots...Impossible d'éjecter ce sourire, inconcevable de couvrir ce rire, abjecte de vouloir recouvrir cette lueur dans mon iris. Et  à chaque fois que je vois les tiens, je m'élance éperdument : qu'il est doux le bruit de la chute lorsque je rencontre tes pupilles. Ma Vie s'y brise à chaque fois et c'est toujours le même rituel, le même Jugement Dernier qui s'exécute sous mes yeux impuissants. Je ris et souris, mais je le sais, tu le vois bien que mon âme tremble à tes côtés, que je suis mal à l'aise au point de devenir l'amuseur de sa Majesté pourvu que cela puisse lui arracher quelques doux regards, quelques rires charmeurs. S'il me devient impossible de jongler avec les mots ou les astres, mon être est anesthésié car devant tes iris, même la Mort revêt sa plus belle robe. Rien n'effraie alors mon coeur et tout horrifie mon esprit, une lutte entre raison et sentiments.

Jeudi 15 janvier 2009

J'avais oublié ce que c'est
De vivre véritablement,
Rire et sourire tout le temps
Etre avec l'univers en paix.

Et chacun
dans tes yeux je me suis retrouvé,
dans tes mots j'ai trouvé sérénité

Lundi 29 décembre 2008

D'un regard sans éclat je percutais les barreaux de ma cellule. Quelles étaient les conditions nécessaires pour me faire prendre conscience de cet emprisonnement ? En somme, là où je vins au monde, j'entrai dans une autre cellule, mais jamais pour autant la froideur de l'acier n'avait brulé mon âme. Fallait il connaître le plus beau, avoir des souvenirs extraordinaires pour connaître cette misère mentale ? La cause n'était pas connue mais la conséquence si, et à chaque fois que mes doigts tendaient à rentrer en contact avec ce métal qui m'emprisonne, à chaque fois une larme dévalait ma joue. Maintenant que j'y suis, je ne regarde plus la peine Capitale du même oeil car mes barreaux ressemblent légèrement aux leurs.

Entre quatre cloisons mes sourires se brisent tout comme mes rêves...j'ai finalement été bien trop longtemps bercé par les contes du passé et par les vies d'autrefois que j'en ai oublié la réalité : ma cellule et mes chaînes. Et la plume qui ouvrait à mon imagination des portes de sorties salvatrices ne sait plus que lancer des appels de détresse. La calligraphie n'est elle pas suffisamment belle pour mériter un regard ? Ou est ce mon bras qui n'envoit mes mots pas suffisamment loin ? Ce ne sont plus mes yeux qui attireront l'attention, plus depuis qu'ils ont perdu de leur éclat, maintenant on ne les distingue plus dans cette pénombre qui m'entoure. Les ombres me tiennent compagnie, elles parlent beaucoup et m'arrachent quelques rires : le hasard n'existe pas, selon moi la Vie possède une Ironie, cruelle pour celui qui la subit mais  divertissante pour celui qui l'observe. Pourrais-je espérer qu'un jour j'oublie ces barreaux, qu'un jour le paysage de l'autre côté serait si beau que la cellule en deviendrait invisible ? Et je fais les cents pas, mais peut importe l'énergie que je perds, je suis condamné, promis à la mort...

Je suis libre, mon esprit voyage bien plus que mon corps ne me le permet, il voit ce que mes yeux n'auront probablement jamais le temps de voir car des paysages magnifiques, il n'y en a une infinité. Mais entre deux voyages, entre deux pensées, je les vois ces barreaux et cet échafaud patient. Une prise de conscience erronée, une angoisse qui pervertit ma réalité. Pour subisister et vivre plus longtemps cette torture, pour survivre et trouver une solution à ce problème, je tappe de toute mes forces dans une sphère jaune. Les courses folles pour l'attraper et les gestes de satisfaction, les sourires qui s'échangent entre deux adversaires incrédules devant la beauté d'un coup...M'épuiser physiquement et mentalement est le plus puissant des anesthésiants. Et pourtant je te souhaite, je t'espère derrière mes barreaux pour enfin passer au travers de tout ça, oublier l'échafaud et m'accrocher à tes mots. Parce qu'au final  tu semble posséder les clefs nécessaire pour libérer mon âme et je penses à toi bien plus que je ne le devrais. L'obsession reste la même, m'en échapper, de cette mort qu'on ne devrait voir qu'au dernier moment, je souhaite la mettre au dernier plan de ma vie et t'avoir au premier...perdre cette impression d'être condamné, voir grâce à tes yeux la liberté.

Lundi 22 décembre 2008

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(cliquer pour voir la source de l'image)



C’était une journée ordinaire et pourtant c’est ainsi qu’ils se rencontrèrent. La bleuté de ses yeux reflétaient un ciel jusqu’alors inconnu de cet être pathétiquement vierge. Vierge de toute expérience, il était tel un trophée parfaitement polis qu’on expose fièrement dans une vitrine, entre quatre murs de verre qui le couperaient de toute réalité. Pourtant, par ses deux iris à priori anodins, elle lui offrait sa première vision du monde. Une sensation de liberté envahit l’homme précédemment bercé d’illusions. Une bouffée d’oxygène salvatrice, ou plutôt créatrice car dans l’univers factice qui fut son quotidien il aurait pu vivre une éternité, dans ses rues aux briques toutes aussi grises les unes que les autres il aurait vu les secondes se multiplier. Ses yeux impériaux d’une Duchesse d’antan se mariaient à merveille avec la finesse de ses contours faciaux sans jamais pour autant distraire les yeux du passant d’un sourire badin qui jamais n’était vaincu de tristesse. Elle était l’une de ces femmes pour qui les poètes et les grands hommes de langues différencièrent la beauté et le charme. Si la beauté de cette délicieuse inconnue n’était que naturelle là où les gens s’attendaient à une beauté superficielle, il ne faisait aucun doute que de son charisme étaient tirés tous les sortilèges de charmes d’autrefois. Sa présence imposait l’admiration et par le silence elle invitait les gens à découvrir une beauté qui aurait pu restée insoupçonnée. Comment diable ce jeune homme aurait il pu échapper à cette bienveillante Gorgone ?

 

Qu’était-il donc,-lui qui utilisait sa vie en flânant là où le vent l’emportait (et où on requerrait de l’aide)? A vrai dire, il ne se distinguait en rien des autres si ce n’est par le soin dont il faisait preuve pour s’effacer du monde. Tout n’était que discrétion, tapissée dans l’ombre, le besoin d’aider son prochain dominait sa vie, sans jamais s’exposer ni même réclamer quoique ce soit de cette aide fournit. C’était un homme de vingt trois ans vivant pour les autres dénué de toutes envies personnelles. Il était la page blanche que l’écrivain cherche à combler, un monde naïf sur lequel se bâtiraient des poèmes. Les lèvres de la Belle s’écartèrent infiniment, une ouverture savamment préparée afin de ne pas dévoiler tous ses atouts, et de cette brèche sortirent d’invisibles mots. Si le cœur voyait ce qui échappait aux yeux, il en fut de même avec ce qui échappait aussi bien à la raison qu’à l’ouïe. Elle tirait les files de ce Pinocchio improvisé, elle était la plume de Vivaldi parcourant instinctivement la portée, l’Aphrodite inspirant quelques vers de Virgile.

 

Pourtant cette magie pris rapidement fin, trop hâtivement, trop naïvement. Il aurait pu s’exiler dans les yeux de cette inconnue, y placer son âme et ses rêves mais il préféra l’oublier, retourner comme si de rien n’était dans les illusions environnantes. Si ainsi les choses s’étaient passées, il aurait vécu les joies que procure l’amour et l’amoureux secret aurait fini par s’émanciper de la Belle, voyant de ses propres yeux la réalité. Son salut réside désormais de la passante suivante…la raison n’est pas faite pour dominer continuellement les émotions.

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