Il y a cette impression, cette sensation qu'elle est toujours près de moi, cachée dans mon ombre, qu'elle m'accompagne et jamais ne me quitte. Et puis il y a cette autre impression, celle de l'avoir anéantie, celle de la victoire laissant place à la tranquillité. Il y eut ces nuits où mon âme se déchirait, où je criais sans qu'aucun son ne sorte...ces nuits où je sentais ses griffes m'étrangler. D'aussi loin que je m'en souvienne, elle s'est imposée à moi, a pris place en moi pour ne jamais repartir. Les deuils sont peut être faits, la Mort est pourtant devenue une inévitable angoisse. Alors j'ai fui, des années durant, j'ai mis un masque et me suis moi-même trompé...jusqu'au moment où elle a décidé de frapper à nouveau.
Il vient pourtant un temps où la fatigue l'emporte et la fuite devient impossible. Rien n'est éternelle, les angoisses n'échappent pas à ce phénomène. Puisque mes pensées ne seront éternelles, je parsèmerai la voie lactée de mes mots, en espérant qu'après moi, ils continuent de briller pour d'autres et si ce n'est le cas, qu'importe, je m'éteindrai le sourire aux lèvres...en paix avec moi-même.
Je ne ressens pas exactement les choses comme toi, mais j'ai aussi une peur bleue de la mort, ou plutôt de l'oubli dû à la mort. Une peur de l'inexistance, du néant...