Et si tout s'était arrêté ? Cette impression de lenteur, cette absence de pesanteur...dans quelle rêve me suis-je encore fourré ? Je reste là, immobile, trop las pour bouger et mais pas assez pour m'endormir. Et devant mes yeux blasés se dessine le paysage, masquant son odeur de découverte par la vitre du car. Il défile sans s'arrêter, comme si ses jours étaient comptés et je souffre de ma bulle, ne pas sentir l'air frais me chatouiller, ne pas entendre les oiseaux à nouveau chanter... Combien d'arbres tentent devant mon regard d'enfant, de griffer le ciel de leurs branches nus. Cherchent elles à le percer, à faire couler de lui cette pluie que j'apprécie tant ? L'herbe ici est bien trop verte, bien trop droite, ce n'est plus la réalité, je l'ai depuis longtemps quitté, loin de toi la Nature en a profité pour m'absorber. Les nuages galopent dans le ciel, s'amassant en troupeau par instant, m'empêchant de les compter pour un long moment. Et je ferme les yeux, espérant que la situation ce soit améliorer...en vain, je les vois rigoler de mes sourcils froncés. J'en étais à quelques milliers de ces braves bêtes et je sens une âme de berger naître en moi, grandir sur mes lèvres souriantes en voyant mes nuages paître si paisiblement. Ma respiration s'alourdit, s'adoucit et le sommeil alors m'envahit. Voilà que je troque le bleuté du ciel pour celle de tes yeux, une beauté qui déjà, me manque cruellement.
[de retour après une incroyable semaine en Belgique]
a+
:)